comment préparer une première rentrée scolaire en maternelle ?

Séparation et attachement

Son principe de base est qu’un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d’attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue.

Les figures d’attachement sont les personnes qui élèvent l’enfant dans les 1er mois de sa vie : le plus souvent, la mère et le père, puis les substituts parentaux (comme la nounou ou les éducateurs de la crèche).

Le fait que les bébés se tournent plus vers la mère que vers le père n’a rien à voir avec l’amour mais avec la construction du lien d’attachement.

Les figures d’attachement principales se construisent dans les 9 premiers mois de la vie.

C’est pourquoi, après avoir passé beaucoup de temps avec son enfant dans les premiers mois de sa vie, il est souvent difficile pour l’enfant comme pour les parents d’accepter la séparation.

Winnicott psychanalyste pour enfants a mis en lumière la fonction d’objet transitionnel, expliquant que cet objet permettait à l’enfant de faire le pont entre la relation maternelle et le monde extérieur. Le doudou est souvent un objet transitionnel qui fait le lien entre la maison et l’extérieur (ici l’école). Il permet à votre enfant de se sentir plus en sécurité.

Développement affectif de 3 à 4 ans

Rappelez-vous que les enfants ne se développent pas tous à la même vitesse dans tous les domaines. De plus, il y a parfois presque 1 an d’écart entre les enfants nés en décembre et ceux nés en janvier. Mais en général,

À cet âge :

  • Votre enfant tolère de mieux en mieux les émotions désagréables, les frustrations et il commence à utiliser différentes stratégies pour s’apaiser ;
  • Il exprime de plus en plus ses besoins et ses émotions avec des mots ;
  • Il commence à comprendre les règles ;
  • Il cherche davantage la compagnie des autres enfants ;
  • Il fait preuve d’entraide et de générosité envers les autres enfants.

Au cours des prochains mois, votre enfant commencera à :

  • Acquérir plus d’autonomie et de confiance envers ses capacités ;
  • Prendre des initiatives ;
  • Développer des amitiés plus ou moins stables avec des enfants de son âge.

Les principaux objectifs de l’école maternelle sont la socialisation, le développement de l’autonomie et les apprentissages.

Préparez votre enfant en douceur

À 3 ans, votre enfant va rentrer en Petite Section de Maternelle. Il va devoir s’adapter à un nouveau lieu, un nouveau rythme, de nouveaux copains, une maîtresse, de nouvelles activités… Pour lui, la rentrée en maternelle, c’est une étape clé pas facile à gérer. Pour l’aider à bien vivre cette journée exceptionnelle, une bonne préparation s’impose. Montrez-lui son école, faites plusieurs fois le chemin ensemble avant le premier jour de classe. Il se sentira en terrain connu et plus rassuré que s’il la découvre le matin de la rentrée. 

Précisez-lui que tous les enfants de son âge y vont. Surtout, ne lui survendez pas l’école maternelle ne lui dites pas qu’il va s’amuser toute la journée avec ses copains, il risque d’être déçu ! Décrivez-lui le déroulement précis d’une journée d’école, les activités, l’heure des repas, la sieste, le retour à la maison. Mettez-vous à sa place et essayez d’imaginer ce qu’il va vivre.   

Votre enfant a besoin d’infos claires : qui va l’accompagner le matin ? qui viendra le chercher ? où va-t-il manger ? Décrivez-lui le déroulement précis d’une journée (apprentissages, jeux, repas, sieste, chansons…). Des infos précieuses qui vont le rassurer pour aborder cette première rentrée.

Comment l’aider le jour de la rentrée en maternelle ?

Sécurisez-le 

Le matin de la rentrée, prenez le temps de prendre un bon petit-déjeuner ensemble, quitte à lever votre enfant plus tôt. Le presser ne ferait qu’amplifier la pression. Prévoyez des vêtements et des chaussures faciles à ôter. Accompagnez-le à l’école dans la bonne humeur. S’il a un doudou, il peut l’emmener à la maternelle. Généralement, ils sont consignés dans une corbeille et l’enfant le prend pour la sieste jusqu’en moyenne section. Avertissez-le : « Aujourd’hui, c’est ton premier jour d’école. Dès qu’on arrivera dans ta classe, je partirai. » Ce n’est pas facile, mais inutile de vous attarder. Restez le temps de dire bonjour à la maîtresse et partez. Après lui avoir dit clairement : « J’y vais, bonne journée. A ce soir. » Rassurez-vous, même s’il pleure à chaudes larmes, des personnes sont là pour gérer ces petits aléas, c’est leur métier. Et très vite, il jouera avec les autres. Pour ce premier jour exceptionnel, essayez, si possible, de venir le chercher vous-même à la sortie de l’école.

Profitez de l’été pour l’entraîner

Essayez de savoir si des enfants qu’il connaît iront à la même école que lui, et parlez-lui d’eux. Sinon, expliquez-lui qu’il se fera vite de nouveaux copains.

Et dans les semaines qui précèdent la rentrée, aidez-le à devenir autonome mais sans lui mettre la pression (propreté, habillage, déshabillage, se laver les mains). Entourez la date de la rentrée sur le calendrier et comptez avec lui les jours qui restent. 

Achetez-lui des fournitures qui lui plaisent.C’est la première fois que votre enfant aura un cartable, une trousse… C’est un grand pas vers l’autonomie. Laissez-le choisir ce qui lui plaît, cela fait partie du rituel de la rentrée.

Propreté : en parler à son enfant, sans le brusquer

Si, à quelques semaines de la rentrée, votre enfant boude encore le pot, gardez bien en tête que rien ne sert de le brusquer. Il est essentiel de discuter avec lui sereinement. « Plus les parents seront détendus, plus les petits seront performants. Si les adultes sont anxieux, l’enfant pourrait le ressentir, ce qui pourrait davantage le bloquer. Il faut surtout lui faire confiance et l’encourager. Dites-lui que désormais c’est un grand, et qu’il doit aller sur le pot ou les toilettes. Il peut aussi arriver que les enfants aient des petits maux de ventre, des petits problèmes intestinaux. Dans ce cas, il est essentiel de le rassurer, de dédramatiser la situation face à son enfant qui pourrait s’inquiéter.
Pensez également à enlever la couche la journée, pendant les heures de réveil. Les parents doivent emmener leur enfant aux toilettes avant et après la sieste. C’est en prenant ce réflexe que les petits prennent conscience de ce qui se passe au niveau de leur corps. On commence graduellement, on enlève la couche lorsqu’il est éveillé, ensuite pendant la sieste et enfin pendant la nuit. Votre enfant doit aussi se sentir à l’aise. S’il n’aime pas le pot, préférez un réducteur de toilettes sur lequel il se sentira peut-être plus stable.  S’il se sent bien, le tout-petit prendra même plaisir à aller à la selle ou uriner.

L’acquisition de la propreté par le jeu

Lors de l’apprentissage de la propreté, certains enfants auront tendance à se retenir. Dans ce cas, il peut être intéressant de faire des jeux d’eau, en ouvrant et fermant le robinet, ou en remplissant et renversant des récipients dans le bain, par exemple. Cela permet aux petits de comprendre qu’ils peuvent faire la même chose avec leur corps.  Avec l’été, les parents ayant un jardin peuvent aussi en profiter pour montrer à leur enfant comment fonctionne le tuyau d’arrosage, afin qu’ils prennent conscience de la maîtrise qu’ils peuvent avoir eux-mêmes sur leur corps.

Accepter les régressions

Au cours des premiers jours de l’acquisition de la propreté, les enfants peuvent parfois refaire dans la culotte. Une régression peut aussi se manifester à l’approche de la rentrée ou même durant les premiers jours d’école. Et pour cause, certains enfants peuvent tout simplement être stressés par ce nouvel environnement, d’autres sont séparés de leurs parents pour la première fois. Mais de petits accidents arrivent également lorsque les enfants sont trop absorbés dans leurs jeux. Dans tous les cas, il est essentiel de ne pas s’énerver. Il est important de montrer aux petits qu’on a le droit à des faiblesses, tout en leur précisant que, la prochaine fois, ils devront penser à aller aux toilettes.

Premiers jours en maternelle : retour à la maison, on le cocoone !

Aidez-le à s’adapter

Il aura sans doute besoin d’une phase de transition pour le passage de l’école au retour à la maison, il arrive parfois que certains enfants aient besoin de décharger leurs émotions vécues pendant la journée (colère, besoin d’isolement, excitation, …). Aidez-le a les exprimer par la parole, le dessin, la pâte à modeler, temps calme, lecture, isolement, défoulement.

Entrer à la maternelle, c’est se plier à un changement de rythme qui peut, au début, fatiguer votre enfant. Après les vacances où les horaires étaient souples, il faut se lever tôt et dormir suffisamment pour affronter de longues journées. Entre 3 et 6 ans, un enfant a encore besoin de 12 heures de sommeil par jour. Au début, votre écolier sera sans doute irritable, difficile, peut-être même vous dira-t-il qu’il ne veut plus retourner à l’école.  Ne lui posez pas trop de questions le soir sur ce qu’il a fait. Votre petit a désormais sa vie à lui et il faut accepter de ne pas tout savoir.

En revanche, intéressez-vous à ses apprentissages, parlez avec son enseignant, regardez ses dessins. Mais ne cherchez pas à devancer les apprentissages scolaires, ne lui faites exécuter des exercices en vous substituant aux enseignants. Et si vous sentez que ça coince avec l’enseignant, prenez rendez-vous pour aplanir les difficultés. Le plus important, c’est qu’il apprenne à bien fonctionner socialement, à s’ouvrir aux autres, à découvrir l’amitié… Et à la maison, on se repose et on joue !

Et s’il pleure ?

Il est fréquent que lors de la première rentrée en maternelle, les enfants pleurent le matin à l’école quand leur parent part.

Oui, la rentrée scolaire est un cap, une étape stressante pour certains enfants et pour (tous) les parents. Ce comportement est normal et naturel. Les enfants ont besoin d’un temps d’adaptation. Ce n’est pas parce que l’enfant pleure, qu’il est triste ou malheureux, c’est une manière pour lui d’exprimer sa surprise, son étonnement de se retrouver dans un nouvel environnement.

La maîtresse, l’Atsem, le bruit des enfants, les autres parents, il y a en effet de quoi être impressionné quand on n’a parfois pas encore trois ans. Et puis il y a l’effet boule de neige, un enfant pleure, l’autre s’y met et ça continue. Il faut aussi savoir qu’avant 5 ans, un enfant est en cours d’acquisition de ce qu’on appelle la « sécurité affective ». Lorsque son parent le quitte le matin, il peut avoir peur qu’il disparaisse pour toujours. La séparation sera plus simple lorsqu’il aura acquis cette notion « l’internalisation de l’image des parents ».

Comment rassurer son enfant ?

Pour faciliter la séparation, le parent peut donner un petit objet à lui important : bracelet, un chouchou, foulard – quelque chose de discret bien-sûr – et demander à l’enfant de le garder. « Je te le prête, je te revois ce soir et tu me le rendras. » Tant qu’il n’est pas rassuré, l’enfant peut continuer à le demander.
L’habitude veut aussi que l’enfant garde avec lui son doudou, cet objet transitionnel qui l’aidera à maintenir un lien affectif avec sa mère et son père. Il peut aussi choisir un autre doudou spécialement pour l’école.

Il faut que l’enfant sente le parent dans une position confiante. L’enfant lit le monde au travers des définitions que ces parents lui en donnent : si vous êtes serein et enthousiaste alors il y a des chances qu’il passe une bonne journée. Pour autant, pas de culpabilisation, chaque enfant est unique et possède déjà, à 3 ans, ses propres traits de caractère.

Comment vous rassurer ?

Votre enfant va être accompagné tout au long de l’année par au moins 2 professionnels (enseignante et aide maternelle ATSEM). De plus, les journées sont rythmées par des rituels, des ateliers, des jeux, les récréations, ce qui facilitent l’organisation d’une journée. Après seulement quelques jours, votre enfant aura acquis ces rituels et il sera à l’aise dans l’organisation d’une journée, ce qui permet la gestion d’un groupe.

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