Votre enfant est victime de violence verbale ou physique à l’école, au collège ou au lycée ? On lui attribue des surnoms blessants, on le bouscule, on lui donne des coups ? Les autres rigolent quand il/elle participe en classe, ne veulent jamais jouer ou déjeuner avec lui/elle ? Il/elle a peur d’aller en récréation ? Vous vous interrogez sur ce que vous pouvez faire pour que cette situation s’arrête ?
Le harcèlement n’est pas normal, c’est interdit et aujourd’hui, c’est un délit. Aucun élève n’a à le subir.
Mais cela veut dire quoi exactement harcelé ?
On parle de harcèlement scolaire lorsqu’un élève subit des violences verbales ou physiques de manière répétitive, infligées dans l’intention de nuire et que la victime est dans l’incapacité de se défendre.
Qu’entend-t-on par « incapacité de se défendre » ? Il est fréquent que le(s) harceleur(s) installe(nt) une relation de domination collective sur la victime en faisant des témoins les complices de la situation. Dans ce cas, la victime ne trouve ni empathie, ni réconfort chez ses camarades et se retrouve seule et sans défense.
Le harcèlement peut survenir à n’importe quel âge et dans n’importe quel milieu social. Il ne concerne pas que les adolescents et les quartiers sensibles. Tous les élèves sont confrontés au harcèlement soit en tant que victime, soit en tant qu’harceleur ou bien en tant que témoin.
Selon les projections du ministère de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, il y aurait 700 000 élèves harcelés en France, c’est-à-dire, environ 10% à l’école et au collège, 4% au lycée. Ce phénomène engendre aussi parfois la mort puisque certains ne voient pas d’autre alternative que le suicide pour sortir de cet enfer.
Depuis mars 2022, le harcèlement scolaire est désormais reconnu comme un délit pénal qui pourra être puni de :
- 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n’a entraîné aucune incapacité de travail ;
- 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;
- 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.
5 formes de harcèlement :
- Le harcèlement d’appropriation : le vol d’argent, d’affaires, de goûter, etc. ;
- Le harcèlement physique : les coups, les bousculades, les griffures, les morsures, les séquestrations (dans les toilettes par exemple), etc. ;
- Le harcèlement psychologique : mise à l’écart et rejet (refus de jouer, de travailler ou de manger avec un autre enfant, refus de se mettre dans la même équipe en cours de sport), accusation de quelque chose qui n’a pas été commis, etc. ;
- Le harcèlement verbal : moqueries, surnoms méchants, insultes et menaces ;
- Le harcèlement sexuel : tenir des propos à caractère sexuel, forcer des rapports sexuels, mais aussi embrasser, déshabiller ou toucher un autre enfant contre sa volonté.
Mais aussi le cyberharcèlement :
On parle de cyberharcèlement lorsque les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), telles qu’Internet, les smartphones ou les réseaux sociaux, deviennent des instruments de harcèlement.
L’enfant victime de harcèlement est inondé(e) de contenus malveillants visibles par tous (des photos humiliantes, des vidéos dégradantes, des commentaires moqueurs, des messages menaçants, des rumeurs blessantes…). Les contenus se répandent très rapidement car les informations s’échangent instantanément en circulant de portable en portable, par exemple.
Le cyberharcèlement est dangereux car ses proportions sont complètement démesurées : il est massif et permanent. Les victimes sont sous pression continuellement (la nuit, le week-end, en vacances) et n’ont plus de lieu de refuge.
En tant que parent, vous avez un rôle à jouer dans l’enseignement de l’usage d’Internet afin de prévenir votre enfant des dangers du cyberharcèlement. Il est important que les jeunes connaissent les bonnes pratiques sur Internet pour qu’ils sachent se protéger et agir contre le cyberharcèlement.
Quelques signes qui peuvent vous aider à savoir si votre enfant est victime d’harcèlement :
En voici quelques exemples :
- Les stratégies d’évitement
Les stratégies d’évitements sont tous les plans, astuces et manœuvres que votre enfant met en place pour éviter tout ce qui touche de près ou de loin à l’école.
Par exemple, si votre enfant cherche à ne pas faire le chemin de l’école seul(e) et qu’il/elle vous demande de l’accompagner, cela peut être un signe. Le chemin de l’école est un moment propice au harcèlement car les enfants ne jouissent alors d’aucune surveillance adulte.
Les maladies à répétition peuvent également être un indice. Rester à la maison lui permet de ne pas aller en cours et d’échapper à ses camarades.
Si vous sentez que votre enfant fuit l’école, vous pouvez peut-être demander à ses professeurs quel est son comportement à l’école. S’il/elle tente d’éviter les temps de groupe, telles que la récréation ou la pause du midi, c’est certainement qu’il/elle rencontre des difficultés avec ses camarades.
- Les affaires abîmées
Dans une situation de harcèlement, il est très fréquent que l’on s’en prenne aux affaires scolaires de l’enfant victime.
Si votre enfant revient souvent avec des affaires abîmées ou manquantes, qu’il/elle perd souvent sa trousse, oublie ses cahiers à l’école, dit avoir déchiré son pantalon en tombant… c’est peut-être qu’il/elle fait l’objet d’attaques par ses camarades.
Que faire ?
- En parler avec votre enfant
- En parler avec un(e) adulte de son établissement, il existe aujourd’hui un protocole de traitement des situations de harcèlement à l’école
- Récolter des preuves
- Porter plainte ?
- Changer l’enfant d’établissement ?
- Appeler les numéros d’aide 3020 ou 3018 (cyber harcèlement) ou 0800200000
- Mener des actions de sensibilisation
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