Harcèlement scolaire : Comment aider mon enfant s’il est victime ?

Le harcèlement est la répétition de violences verbales et/ou psychologiques (insultes, moqueries, brimades, rejet du groupe…), des violences physiques (bousculades, coups), de vols. Lorsque ces mêmes faits se déroulent sur les réseaux sociaux, par SMS ou par courriel, on parle de cyberharcèlement. Les conséquences peuvent être graves (baisse des résultats scolaires, perte de l’estime de soi, décrochage scolaire, profond mal être, voire même suicide).

Tous les jeunes sont confrontés, de près ou de loin, au harcèlement parce qu’ils sont soit victimes, soit harceleurs, soit le plus souvent témoins. Difficile à repérer car le harcèlement s’exerce dans les lieux isolés à l’abri du regard des adultes (récréation, couloirs, toilettes, bus, réseaux sociaux, etc …).

Que pouvez-vous faire ?

Il faut être attentif et à l’écoute de votre enfant.

Voici quelques signes pouvant vous mettre sur la piste du harcèlement :

  • Votre enfant refuse de se rendre à l’école, il invente tous les prétextes pour ne pas y aller ; le matin, il se plaint fréquemment de maux de ventre, de nausées, il est volontairement en retard ou rallonge le temps du trajet
  • Ses résultats scolaires ont chuté, il ne fait plus ses devoirs ; il est épuisé et présentent des troubles d’apprentissage
  • Il oublie fréquemment ses affaires d’école, qui en vérité lui ont été dérobées ou cachées ; son matériel est abîmé, ses vêtements tachés ou déchirés
  • Ses copains ou copines ont changé, il ne participe plus aux activités parascolaires ou aux sorties avec ses camarades
  • Une forme de tristesse, de fatigue, d’anxiété, d’agressivité émane de votre enfant ; il a changé de comportement ou d’humeur
  • Il a des troubles du sommeil et des problèmes d’alimentation

Chez l’adolescent, nous pouvons également remarquer une irritabilité accrue, que les adultes ont tendance à mettre sur le compte de la fameuse crise d’adolescence.

Etablir une communication dans un climat de confiance

Si vous soupçonnez un cas de harcèlement et souhaitez aborder le sujet avec votre enfant ou adolescent, dans un premier temps, il faut dédramatiser la situation. Il est fondamental que votre enfant ou adolescent ne vous voit pas complètement ébranlé à l’annonce du harcèlement. Si c’est le cas, en réaction, il tentera de minimiser les faits afin de vous préserver.

Pour que votre enfant s’ouvre à vous, il doit nécessairement avoir confiance. Tout parent, lorsqu’il est mis au courant de la situation souhaite que le harcèlement cesse immédiatement. Il peut vouloir intervenir lui-même pour solutionner le problème au plus vite. Or, c’est souvent ce qui retient l’enfant harcelé : que des décisions le concernant soient prises, sans le concerter.

Il est donc vivement conseillé de rassurer votre enfant en lui assurant qu’aucune solution ne sera envisagée sans qu’il ne soit d’accord avec celle-ci, que vous avez une idée sur la démarche à suivre à partir de maintenant et que les solutions seront trouvées ensemble.

Il est nécessaire de poser des questions sans l’impliquer directement. Vous pouvez par exemple, lui demander s’il sait ce qu’est le harcèlement, lui expliquer que c’est fréquent, lui demander s’il a été témoin de harcèlement, s’il connaît des harceleurs, s’il est lui-même harceleur, si vous le sentez en confiance, lui demander s’il a lui-même subit des actes de harcèlement.

Surtout, ne le blâmez pas d’avoir écarté de vous en parler auparavant. Il faut lui dire qu’il n’est pas responsable. Souvent, quand il se retrouve harcelé, l’enfant se sent coupable et il a honte. Honte de ne pas être assez fort pour régler le problème tout seul. Honte de se sentir faible.

Il peut aussi penser que ça ne sert à rien d’en parler, que ses parents vont le gronder ou qu’ils ne seront pas capables d’agir, qu’il n’y a pas de solution. Il faut donc déculpabiliser et se placer comme un parent coopérant et solidaire de la détresse de son enfant. Il faut lui dire que ce n’est ni normal, ni acceptable et que le harcèlement est un délit punit par la loi, qu’il faut donc agir rapidement.

Le harcèlement scolaire est puni de :

  • 3 ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende lorsqu’il a causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à 8 jours ou n’a entraîné aucune incapacité de travail ;
  • 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende lorsque les faits ont causé une incapacité totale de travail supérieure à 8 jours ;
  • 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime à se suicider ou à tenter de se suicider.

Rassurez-le, demandez-lui ce qu’il souhaite, expliquez-lui que les adultes sont là pour l’aider et faire cesser la violence qu’il subit.

L’enfant harcelé se confie rarement aux adultes par peur des représailles. La victime sait bien qu’une leçon de morale, ou même une punition, ne suffira pas à dissuader son agresseur de s’arrêter.

 ll arrive malheureusement souvent que le harcèlement perdure, voire s’aggrave, suite aux tentatives de régulation des adultes.

Il est aussi important de ne pas banaliser les violences que subies l’enfant. Le phénomène du harcèlement a été longtemps mésestimé avec l’idée que c’est un jeu, que cela fait partie de la vie de l’école voire même que c’est formateur. En tenant de tels propos, vous risquez de rompre définitivement la communication à ce sujet, l’enfant se sentant incompris.

Accueillir les émotions

Au contraire, montrez-vous compatissant et soutenant. Dans ce cas, votre enfant va probablement extérioriser des sentiments forts. La tristesse est généralement l’émotion la plus importante. Faites preuve d’empathie mais ne vous laissez pas submerger par vos propres émotions.

Gardez votre calme et ne vous mettez pas en colère contre le ou les agresseurs. Pas non plus de colère ou de reproches envers votre enfant, ne le juger pas d’incapable, de faible, c’est lui la victime.

La victime ne manifeste que rarement de colère dans un premier temps, l’état de sidération allant de pair avec une forme de passivité fataliste.  Ce n’est pas un manque de motivation mais parce qu’il ne sait pas comment s’y prendre.

Parfois par peur des représailles, l’enfant harcelé arrête le processus et ne veut plus agir. Laissez-lui le temps et faites preuve de patience et de réassurance. 

Prendre les bonnes décisions

Ne réglez pas le problème tout seul. Ne vous chargez pas d’aller voir l’enfant harceleur pour lui faire la morale, ne contactez pas non plus ses parents. En agissant de la sorte, la victime peut se sentir dépossédé de la situation et il va considérer qu’il n’est pas capable de résoudre le problème, qu’il n’a pas les compétences. Sa confiance en lui étant déjà fragilisée par le harcèlement vécu, l’enfant sera enclin à généraliser cet apprentissage à d’autres situations plus ou moins similaires.

De plus, en agissant ainsi, votre enfant risque de violentes représailles et l’agresseur, retiendra qu’il doit être plus rusé pour ne pas se faire prendre les prochaines fois.

Il apparaît donc bénéfique de se placer non pas en bouclier entre l’enfant et l’environnement, mais à côté de l’enfant.

L’écoute, l’aide, le soutien et le regard bienveillant des parents, doivent permettre d’analyser objectivement la situation, d’éviter certains comportements contreproductifs et d’élaborer des moyens d’action pertinents pour trouver un dénouement rapide et efficace, mais aussi développer durablement une meilleure estime de soi après ce traumatisme.

En accord avec votre enfant :

  • Prenez rendez-vous avec la direction de l’école, du collège ou du lycée.  Exposez en détail ce que subit votre enfant. Vous pouvez noter ce que vous avez constaté. Demandez quelles sont les actions menées, les mesures prises pour protéger votre enfant et les réponses proposées pour prendre en charge le problème.
  • Si la situation est avérée, l’établissement scolaire mettra en œuvre, avec vous, les solutions adaptées pour que votre enfant ne subisse plus cette violence. Il existe un dispositif pour lutter contre le harcèlement scolaire pHARe (Programme de lutte contre le Harcèlement à l’école). Informez-vous régulièrement sur le suivi de la situation de votre enfant ainsi que sur les actions menées au sein de l’établissement pour lutter contre le harcèlement.
  • Contactez un délégué de parents d’élèves pour réfléchir au partenariat possible entre les parents d’élèves et l’établissement pour prévenir le harcèlement et améliorer les relations entre élèves.
  • Si vous hésitez à joindre l’établissement ou que la résolution du problème vous semble lente, vous pouvez contacter le référent harcèlement académique en utilisant le numéro vert 3020.

Pour le cyberharcèlement :

  • Réalisez des captures d’écrans et signalez les contenus, les messages, les commentaires qui portent atteinte à votre enfant. La plupart des réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter, YouTube…) permettent de signaler les cyberviolences, mais les enfants et les adolescents ne le savent pas toujours. Si vous avez du mal à trouver les formulaires en ligne, vous pouvez vous connecter à la plateforme Pharos (www.internet-signalement.gouv.fr)
  • Prenez rendez-vous avec l’école, le collège ou le lycée de votre enfant afin de faire part de la situation, de manière détaillée. L’équipe éducative pourra vous aider à prendre en charge la situation, à accompagner votre enfant et à trouver des solutions si ce sont d’autres élèves qui sont auteurs des cyberviolences.
  • Vous pouvez agir avec votre enfant en l’encourageant à parler de ce qu’il vit, en lui demandant ce qu’il souhaite. Vous pouvez lui expliquer que les adultes sont là pour l’aider et faire cesser les violences qu’il subit. Vous avez le droit de déposer plainte.
  • Contactez le 3018

1 réflexion sur “Harcèlement scolaire : Comment aider mon enfant s’il est victime ?”

  1. L’article souligne également l’importance de travailler en collaboration avec l’école. La communication avec les enseignants et le personnel de l’établissement est cruciale pour mettre fin au harcèlement. Il est réconfortant de savoir que nous ne sommes pas seuls dans cette lutte. En fin de compte, j’ai réalisé que le soutien familial est un élément clé. En aidant mon enfant à se sentir aimé et compris, nous avons pu traverser cette épreuve ensemble. Je tiens à remercier l’auteur de l’article pour fournir ces informations essentielles. Cela m’a donné la confiance nécessaire pour affronter cette situation et soutenir mon enfant de manière appropriée.

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