Élever son enfant de manière bienveillante signifie-t-il ne rien lui interdire et ne jamais le punir ?

L’éducation positive est une approche éducative qui inspire de nombreux jeunes parents et qui fait couler beaucoup d’encre. En effet, depuis quelques temps, on trouve de nombreux ouvrages, des articles et des reportages à ce sujet.

Mais en quoi consiste-t-elle ? S’agit-il de laisser faire à l’enfant tout ce dont il a envie et de ne lui imposer aucune limite ?

Qu’est-ce que l’éducation positive ?

La méthode

Ce modèle éducatif repose sur un principe très simple : placer le bonheur et le bien-être de l’enfant au centre des apprentissages.

Valoriser son enfant, lui faire des compliments, être à l’écoute de ses besoins et de ses sentiments, et bannir les violences verbales (« tu es nul », « tu n’arriveras à rien dans la vie », « tu es méchant ») ou physiques (claques, fessées) qui ne font que traumatiser l’enfant et lui laisseront des séquelles à l’âge adulte.

Autant de principes qui vont permettre de donner confiance à l’enfant. Et pour cause, la manière dont on parle à nos enfants et le comportement que l’on adopte avec eux a une influence sur leur développement.

Cette méthode n’est pas laxiste et ne conteste pas les interdits. Les règles et les limites sont indispensables à l’enfant pour se construire. Mais cette approche éducative souhaite sortir du rapport de force : plutôt que d’imposer des limites, elle leur donne du sens et aide l’enfant à trouver les moyens de les respecter. Afin qu’à terme il se les approprie, comprenne qu’elles le protègent et en tire un sentiment de sécurité intérieure.

L’éducation positive se veut à la fois ferme et bienveillante.

Se rendre disponible et prioriser la communication

Votre enfant fait une colère. Regardez-le, écoutez-le, prêtez-lui attention plutôt que de l’ignorer ou pire de vous énerver. Parfois quelques secondes d’attention et d’échange suffisent à désamorcer la crise.

La communication est au cœur de cette pratique. Plutôt que de crier, de s’énerver contre ses enfants et de les punir, il est préférable de leur parler avec bienveillance pour leur faire comprendre leurs erreurs. Par exemple, si votre enfant mange avec les doigts ou qu’il dessine sur les murs, vous pouvez lui expliquer calmement que cela ne se fait pas et lui proposer une solution alternative.

Idem s’il a une mauvaise note de l’école. Cela ne sert à rien de le blâmer et de lui dire que son résultat est mauvais, si ce n’est annihiler sa confiance en lui et le dégoûter définitivement de la matière en question. Dites-lui simplement « je suis sûr que tu as fait de ton mieux. On va revoir ensemble ce qui n’allait pas et tu feras mieux la prochaine fois ». L’encourager, c’est le meilleur moyen de lui donner envie de faire des efforts !

Exprimer ses émotions et inviter son enfant à faire de même

Malgré toute la bienveillance dont on peut faire preuve, il arrive parfois que l’on s’énerve, que l’on crie sur son enfant. Lorsque le calme est revenu, il est important de reconnaître ses erreurs, exprimer ses regrets et formuler ses excuses à son enfant.

En agissant ainsi, le parent devient un modèle pour son enfant. Il donne à voir et à reproduire des compétences sociales, émotionnelles et civiques essentielles pour construire un monde où il fait bon vivre ensemble.

Il n’y a rien de pire que les non-dits pour générer de la frustration et des tensions.

De même, lorsque votre enfant semble agité ou triste, au lieu de lui imposer d’arrêter de pleurer ou de crier, si cela est possible, prenez-le dans votre bras pour le contenir et invitez-le à exprimer son ressenti. « Pourquoi est-ce que tu pleures ? », « qu’est-ce qui te rend si nerveux ? ». En posant des mots sur son ressenti, votre enfant sera tout de suite plus apaisé et il va ainsi pouvoir apprendre à gérer ses émotions.

Faire confiance à son enfant

Pour grandir et s’épanouir, un enfant a besoin de sentir le regard bienveillant de ses parents sur lui. Ainsi, au lieu de lui faire peur et de le décourager de faire telle ou telle chose, encouragez-le tout en l’informant des risques potentiels qu’il encourt.

Par exemple, s’il veut grimper à un arbre, ne lui interdisez pas mais indiquez-lui qu’il faut faire attention et que vous n’êtes pas loin s’il a besoin de vous.

Identifier les besoins de son enfant

Votre enfant pleure. A-t-il faim, soif, chaud, froid, mal ? Est-il fatigué ? A-t-il peur ?

Il est en colère, il crie. A-t-il vécu une frustration ?  

Derrière chaque réaction se cache un besoin. C’est pourquoi, en répondant à son besoin, vous mettrez fin à ce comportement qui vous pose problème.

Définir un cadre pour aider son enfant

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les règles et les limites occupent une place primordiale dans l’éducation positive. Les enfants ont besoin d’un cadre clair, cohérent, constant et sécurisant pour se construire.

Vous pouvez le mettre à contribution, l’amener à réfléchir aux règles, en parler. Cette étape permet une meilleure compréhension et acceptation de celles-ci par l’enfant.

Faire preuve de tolérance envers soi-même

Oui, il vous arrivera probablement de crier sur votre enfant, de ne pas écouter ses besoins, de perdre le contrôle. Et c’est parfaitement normal. Ne culpabilisez pas. Si cela vous arrive, dites-vous que vous ferez mieux la prochaine fois et surtout, ne vous comparez pas aux autres parents. La perfection n’existe pas !

Incompréhension

Le concept de bienveillance est parfois mal compris par les parents. Ils pensent que cela passe par le laisser-faire en toute occasion, l’écoute et la négociation sans limite. En bref, le laxisme.

Non ! Lorsqu’une règle est énoncée, les parents bienveillants ET fermes doivent la faire respecter à leur enfant.

Les limites

L’éducation positive fonctionne pour la majorité des enfants mais, pour une minorité d’entre eux, elle reste inefficace. En particulier pour ceux qui ont construit une représentation d’eux-mêmes si négative qu’ils n’imaginent pas pouvoir se conduire autrement que comme des « méchants ». Leurs parents eux-mêmes ne sont plus capables de voir les aspects positifs chez leur enfant, ni chez eux. Ils se considèrent comme de « mauvais » parents.

Dans ce contexte, une aide extérieure est nécessaire pour restaurer l’image de soi de chacun.

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